Un parquet de Kinshasa engagé dans la chasse illégale des opérateurs économiques
La tactique est la même. Un opérateur économique, parmi les plus en vue de la capitale, est arrêté, détenu pendant de longues heures au parquet de Gombe. Le motif de l’arrestation est toujours le même : n’avoir pas répondu à des convocations.
En RDC, la loi autorise au parquet de se saisir de tout justiciable qui résiste ou refuse de répondre volontairement aux convocations. Le hic est que ces opérateurs économiques n’ont jamais été invités par le parquet. Des convocations n’ayant jamais été déposées à leurs bureaux ou à leurs domiciles, très facilement ils sont cueillis comme un fruit mûr, généralement un vendredi après une filature en règle.
Le directeur général de la société de télécommunication Africell est déjà tombé dans ce traquenard, un vendredi. Il est resté en détention jusqu’à samedi. Puis le directeur général de la compagnie d’aviation Air Kasaï a subi le même traitement. Le dernier qui est tombé dans cette machination est le numéro un de CFC, une société financière congolaise bien connue sur la place de Kinshasa.
Cette forme pernicieuse de harcèlement des opérateurs économiques nuit énormément à la qualité du climat des affaires dans le pays. La justice indépendante doit respecter ses propres règles afin d’éviter que des personnes revêtues des pouvoirs en abusent. Le Conseil Supérieur de la magistrature a du pain sur la planche.