Luanda III : Des questions sans réponse
Le troisième round des pourparlers de Luanda a bel et bien eu lieu ce mercredi 23 novembre dans la capitale angolaise.
Autour du médiateur de l’Union africaine (UA) et président en exercice de la Conférence internationale de la région des grands lacs (CIRGL), João Lourenco, ses homologues congolais, Félix Tshisekedi, le burundais Evariste Ndayishimiye, le facilitateur désigné par la Communauté de l’Afrique de l’Est ( EAC),Uhuru Kenyatta.
La rhétorique de Paul Kagame, il ne pouvait se prononcer sur le Mouvement du 23 mars (M23) que son pays considère comme étant un problème congolo-congo- lais dans lequel son pays ne serait nullement impliqué.
Le ministre rwandais des Affaires Étrangères, Vincent Biruta, représentant le président Paul Kagame, dont l’absence a été des plus remarquées.
Le deuxième questionnement est celui de savoir comment le M23 a accueilli les conclusions d’une réunion à laquelle il n’a pas pris part, et dans quelle mesure il est disposé à déposer les armes sous la supervision des FARDC et de la MONUSCO.
Les communiqués des conclaves des chefs d’Etats de l’EAC du 21 avril et du 20 juin 2022 de la feuille de route de Luanda du 6 juillet 2022 et des conclusions de l’Assemblée générale extraordinaire Réunion des chefs d’état- major des forces armées de l’EAC du 8 novembre 2022 à Bujumbura ont été de mise.
Il n’empêche que contrairement aux rencontres et négociations antérieures, le «mini-sommet de Luanda» de ce 23 novembre, aura eu le mérite d’accoucher enfin d’un calendrier précis de la démarche conduisant à une désescalade de la crise à compter de ce 25 novembre 2022 à 18 heures locales.
A cette date et heures en effet, le mini-sommet exige du M23 la fin de ses attaques contre les FARDC et la MONUSCO. Certes, le Rwanda était représenté par son ministre des Affaires Étrangères. Connaissant la dialectique rwandaise, l’envoyé du président Kagame aura certainement insisté sur la cessation supposée de la collaboration des FARDC avec les rebelles « génocidaires » du FDLR.
D’autre part, il y a lieu de s’interroger sur ce qu’il adviendrait si, répondant aux résolutions de Luanda, le M23 abandonnait les positions conquises et se can- tonnait à Sabinio. Dans ce cas, le Gouvernement serait- il disposé à l’inviter à un nouveau round de négociations à Nairobi, les hommes de Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga dépouillés cette fois de leur robe de terroristes ? Pas si sûr.
Le mouvement rebelle est tenu au respect des exigences.
Plus fort encore, le mini- sommet de Luanda exige le retrait du M23 des zones oc-cupées et son retour à ses positions initiales à Sabinio côté RDC, sous le contrôle des FARDC, de la force régionale et du mécanisme ad hoc gênent plus d’un.
Et qui préfigurent des lendemains incertains, figure la création d’une «zone tampon» avec l’appui de la MONUSCO, du Mécanisme de vérification ad hoc et de la Force régionale de l’EAC comme prévu dans le cadre de la réunion des chefs d’état-major généraux de l’EAC du 8 novembre 2022 à Bujumbura.