Le M23 et l’EAC coaliseraient à Rutshuru, Nyiragongo et Masisi

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Lamentations de Jean-Pierre Bemba : des Congolais inquiets

*A l’épreuve des faits, le VPM en charge de la Défense semble avoir ses yeux pour pleurer. Or ses compatriotes attendent de lui des actions devant bouter hors du territoire national l’agresseur et ses supplétifs du M23…

Le rapport fait par le VPM de la Défense, Jean-Pierre Gombo, lors de la 95ème réunion du Conseil des ministres, vendredi 21 avril, inquiète. Il a fait part au gouvernement du renforcement des positions des rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi dans la province du Nord-Kivu, alors qu’ils sont censés se retirer de certaines zones occupées.

Pour l’Exécutif, ces dispositions rebelles présagent des attaques futures contre la population et les positions des FARDC.
« Ce renforcement est également visible en face de Kibumba côté rwandais, aux environs de Tongo, localité occupée par le contingent Kényan dans le cadre de la force régionale vers les localités Mulimbi et Rusekera », rapporte le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, lisant le compte rendu du Conseil des ministres.

Un jour plus tard, le samedi 22 avril, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima, a qualifié de “simulacre” le retrait du M23 dans les différentes zones conquises où sont depuis déployées les troupes de l’EAC. Il l’a déclaré au cours d’une conférence de presse à Goma. Le gouverneur Ndima dit constater avec regret, le « semblant de retrait » des rebelles du M23 des zones qu’ils occupent dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

«Les contingents (de l’EAC, Ndlr) se sont déployés mais nous constatons qu’il y a reprise des positions par le M23. Nous sommes au regret de constater que la feuille de route de Nairobi n’est pas respectée à la lettre par le M23. Le retrait du M23 est timide », déplore le lieutenant général Constant Ndima.

A l’heure actuelle, les Congolais n’ont que faire des constats. Surtout quand ils viennent de Jean-Pierre Bemba, perçu par ses compatriotes comme « le ministre de la guerre » et dont la nomination dans le gouvernement Sama II avait suscité beaucoup d’espoir. Des Congolais attendent de l’ancien seigneur de guerre de Gemena des actions concrètes pour neutraliser le M23 et non des lamentations. Celles-ci les déçoivent.

Depuis le début les Congolais ne font pas confiance aux troupes de l’EAC, qui, sont en train de nous endormir.
L’ambiguïté de la mission des soldats est-africains inquiète de nombreux Congolais. Certains s’étonnent que l’Ouganda, soupçonné par un rapport des Nations unies d’avoir laissé entrer le M23 à Bunagana par sa frontière, fasse partie des continents déployés au Nord-Kivu. Ça s’appelle laisser entrer le loup dans la bergerie. On aimerait pour connaître réellement la nature et la durée du mandat de la force régionale.

Le gouvernement a toujours soutenu que le mandat de l’EAC était « offensif », alors que les présidents ougandais, ou tanzanien ont récemment affirmé le contraire. Une cacophonie qui suscite davantage la méfiance des Congolaise sur les réelles motivations des pays contributeurs à la force de l’EAC.

Le flou demeure également sur le statut des zones libérées par le M23. Les FARDC ne semblent pas les bienvenues sur ces territoires. Là aussi, les Congolais sont interloqués et attendent une position claire du gouvernement qui ne vient toujours pas. Finalement c’est une très confuse qui prévaut à dans l’Est du pays où six armées régionales sont déployées dans le cadre de l’East African Community.

Sacrifice suprême
Le commandant de la force régionale de la communauté des États d’Afrique de l’Est, le général Jeff Nyagah a déclaré qu’il est prêt au « sacrifice suprême » pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.
Il l’a affirmé dans une conférence de presse tenue samedi 22 avril au Quartier Général de la force de l’EAC à Goma.

« S’il faut mourir pour que la paix revienne en RDC, s’il faut verser mon sang et celui de mon adjoint Emmanuel Kaputa, je suis prêt, prêt à me sacrifier », a déclaré le Général kenyan Jeff Nyagah alors que la force régionale n’exerce pas de mandat offensif pour éradiquer les groupes armés, et principalement les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

En un mot comme en cent cette déclaration en trompe l’œil du commandant de l’EAC dont on surprend parfois les éléments en mode selfie avec ceux du M23 n’a pas ému outre mesure les Congolais.

Exclusif RDC

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