Le franc congolais poursuit sa descente aux enfers et les prix de biens grimpent à Kin!
La monnaie nationale, le franc congolais, continue de piquer du nez face au roi dollar américain. Sur le marché, un dollar américain se change à 2 550 FC auprès des cambistes. Une situation qui étale la faiblesse de l’économie nationale, reconnue extravertie. A cet effet, le gouvernement Sama II semble être dépassé par la montée vertigineuse du billet vert. Toutes ses stratégies ne marchent pas quand même sa politique. Le journal The Post donne raison aux théoriciens et chercheurs qui affirment que la vie nationale est tributaire de la politique. « Quand la politique ne marche pas, rien d’autres peut marcher dans un pays. La situation du taux de change prouve une fois de plus que le pays n’est pas gouverné ou le gouvernement est incapable… », a souligné un activiste de droit de l’homme sur une chaine de télévision privée de la place.
Le constat est que depuis le début de l’année en cours, le franc congolais ne fait se déprécier par rapport au dollar. La conséquence directe est l’augmentation des prix des biens et services sur la marché. Certains produits de première nécessité ont vu leurs prix doubler voire tripler. Par exemple, les feuilles de patates douces, un des aliments prisés de Kinois, appelé en lingala « matembele » a subi ce choc monétaire. Au début de l’année, une botte de ce légume se vendait à 500 FC (0,25 dollar) et maintenant elle se négocie à 2000 voire 3 000 francs congolais sur le marché. Une situation qui rétrécit le panier de la ménagère et met en difficulté plusieurs ménages de la capitale. Surtout que la majorité des Kinois vivent de l’informel. « Nous peinons à nouer les deux bouts. Nous ne savons à quel saint se vouer pendant que les dirigeants se soucient de leurs avenir politique et de leurs poches », s’est plaint, Simplice Malala, la trentaine révolue, marié et père de deux enfants.
Lors d’un briefing avec la presse en mai dernier, le vice-Premier ministre en charge de l’Economie, Vital Kamerhe a préconisé la revisitation de la politique monétaire et du système bancaire du pays pour baisser le taux de change. « Pour que le taux baisse, il n’y a pas 5 secrets. Premièrement, nous devons revisiter la politique monétaire et même le système bancaire. Deuxièmement, moi et mon collège de l’Agriculture, avec tous les collègues membres de l’ECOFIN (Commission Économie et finances du gouvernement, ndlr) et les membres du secteur productif, nous avons convenu qu’il faut qu’on présente un Plan de la diversification de l’économie. Ce n’est pas un Plan quinquennal », a-t-il déclaré. Le patron de l’économie congolais a cité le choc endogène de l’économie congolais à la suite de la guerre d’agression. C’est dans ce cadre que Vital Kamerhe a encouragé les Congolais à s’impliquer pour rechercher la paix dans l’est du pays.
En février dernier, Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la RDC avait augmenté ses dépenses en 2022, pour combattre les rebelles du M23 qui se sont emparés de vastes pans de territoires dans le Nord-Kivu, mais aussi pour payer des arriérés de salaires dans la fonction publique. L’inflation atteignait déjà 13% à la fin de l’année dernière, en partie à cause des retombées économiques de l’invasion russe en Ukraine. Interrogé par The Post, un expert en économie a fait savoir que l’augmentation des dépenses fin 2022 a provoqué un afflux de francs congolais sur le marché et une forte demande de dollars. Il a regretté que la RDC ait l’une des économies les plus dollarisées au monde, qui selon lui, est l’héritage de l’inflation galopante à l’époque du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997). Etonnant ! C’est dans ce climat que le régime Tshisekedi se bombe le torse et se prévale de continuer de gérer le pays alors que le chaos se décide à l’horizon.
