Élections : Kadima prêt à faire sans les zones occupées par le M23

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A neuf mois des élections générales, l’incertitude plane quant à la participation des citoyens se trouvant dans des zones occupées par le Mouvement du 23 Mars (M23) dans le Nord-Kivu.

N’eût été un report de quinze jours dans la troisième aire opérationnelle, les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs allaient prendre fin aujourd’hui, selon le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Alors que l’organe de gestion des élections dit avoir déjà enrôlé plus de 70% des électeurs attendus sur l’ensemble du pays et des cinq pays pilotes sélectionnés (France, Belgique, Afrique du Sud, Canada et USA), plusieurs localités dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, sous contrôle du M23, n’ont pas connu ces opérations d’identification.

Faut-il aller aux élections sans ces parties du pays ou attendre carrément leur récupération par l’armée loyaliste ou grâce à une solution politique à ce conflit armé ? A cette question, au centre des débats ces derniers jours, le président de la CENI, a donné son avis dans une interview à Jeune Afrique.

« Nous ne pouvons pas tomber dans le piège du report intégral des élections », a-t-il indiqué.

Pour lui, il faut coûte que coûte tenir le délai constitutionnel pour des élections, bien qu’il se plaint du fait que le gouvernement congolais doit encore à la CENI près de 500 millions de dollars des opérations prévues ces six derniers mois.

Aller aux élections sans ces entités pourrait poser un problème dans l’élaboration de la loi sur la répartition des sièges. A cette équation, Denis Kadima propose un compromis : « En tenant compte du nombre de sièges obtenus dans ces territoires lors des trois précédents processus électoraux, nous pouvons établir une moyenne et réserver, pour ces territoires en guerre, un certain nombre de sièges sur les 500 que compte l’Assemblée nationale. Ainsi, nous pourrions répartir les autres sièges entre les provinces où il n’y a pas de problème et poursuivre le processus, le temps que la situation s’améliore.»

Le président de la CENI précise toutefois que la CENI ne pourra pas se prononcer seule sur une décision qui sera politique.

L’entièreté du territoire de Rutshuru et une bonne partie de Nyiragongo et Masisi sont actuellement sous contrôle des rebelles du M23. Ce qui a empêché la CENI d’organiser les opérations d’enrôlement des électeurs dans ces entités. L’organe électoral enrôle tout de même certains habitants de ces localités qui se sont déplacés dans des camps de déplacés.

La rédaction

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